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Un message d’espoir

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« Pourquoi serais-tu anxieuse, toi? Tu n’as pas d’enfant, pas de soucis financiers, pas de problèmes de santé majeurs, etc. »

Pourtant, je l’étais. Et le suis encore.

Il y a plusieurs années, quand j’ai réalisé, petit à petit, l’ampleur du mal qui m’habitait, ce fut l’effet d’une véritable bombe.

Quoi?!! Moi qui suis supposément forte psychologiquement, ce ne serait pas/plus le cas? Je ne voulais pas y croire. SVP, pas moi! Je ne suis quand même pas folle, n’est-ce pas?

Suite à cette « macabre » découverte, j’ai tout mis en œuvre pour la dissimuler aux autres. Certes, j’aurais pu en discuter et m’apercevoir que je n’étais pas la seule à souffrir d’une telle problématique, mais j’en étais incapable.

La honte et la culpabilité me rongeaient par en dedans comme une vilaine bactérie mangeuse de chair. Pourtant, je me serais évité un immense stress, car, oui, c’est stressant de cacher son état. Surtout quand tu agis bizarrement et que certains gestes nerveux suscitent des commentaires ou des interrogations. Questions auxquelles tu t’efforces de trouver une réponse rassurante et plausible.

N’importe quoi, sauf la cruelle vérité….

Puisque ça n’allait pas bien (quel euphémisme!), j’ai décidé de consulter une psychologue. Mon but était alors de m’en sortir sans médication. Bien que l’on m’en ait vanté les bienfaits, j’avais une peur intense des antidépresseurs dont je redoutais, comme la peste, les effets secondaires. Surtout les possibles nausées et les vomissements. La crise cardiaque, ça va, mais les « vomissures », plutôt mourir!

Au fil du temps, j’ai essayé plusieurs choses : vitamines, tisanes, prières, pensées positives, lectures sur le sujet, marches, groupe de soutien, etc. Pendant quelques semaines ou mois, ces méthodes fonctionnaient, mais l’anxiété m’attendait toujours dans un détour, prête à me sauter dessus.

Souvent, elle y arrivait, et ses assauts m’affaiblissaient de plus en plus. Toutefois, j’arrivais à me persuader que mon problème se résoudrait par lui-même, voire que je pouvais vivre ainsi. Il le fallait!

Un jour, BANG! L’anxiété a fessé plus fort que jamais. Je ne vacillais plus, j’étais à terre. J’ai eu l’impression de perdre LA bataille de ma vie. Un terrible constat m’a alors frappée en plein visage : non seulement je ne fonctionnais plus du tout au bureau, j’éprouvais aussi des difficultés à la maison où, avant, j’aimais me réfugier, à l’abri de toute source anxiogène externe.

Chaque matin, je partais donc travailler avec la peur au ventre. Au lieu de me concentrer sur mes tâches, je me focalisais sur mes foutus symptômes reliés à l’anxiété. Je me montais de beaux scénarios catastrophes. Celui qui revenait le plus souvent : je me trouvais aux toilettes, après y avoir vomi mes tripes. Dans mon état, je devrais retourner à la maison en taxi. Mon patron fulminerait devant mon incapacité à terminer ma journée de travail, et mes collègues chuchoteraient dans mon dos. Et si quelqu’un avait la mauvaise idée d’appeler une ambulance? Misère!

En passant, ce super scénario, sorti tout droit de mon imagination plus que fertile, ne s’est jamais réalisé. Pourquoi penser « positif » quand le « négatif » est si attrayant….

Contre toute attente, une belle journée de printemps, je n’ai pas eu la force de me rendre au travail. J’ai dû me résoudre à demander de l’aide à un professionnel de la santé. J’ai eu la chance de rencontrer une femme médecin merveilleuse qui m’a écoutée, comprise, et surtout, qui ne m’a pas jugée. Devant sa promesse de diminuer significativement ma sévère anxiété, j’ai cru, naïvement, à une recette miracle.

Eh non! Après de nombreuses années, j’ai consenti à prendre une médication pour traiter ma maladie PSYCHOLOGIQUE, comme je le faisais avec mon hypothyroïdie. Je venais de franchir un grand pas. Un énorme pas. Celui qui allait me mener vers le contrôle de mon anxiété. Pas la guérison. Quand j’ai compris la différence, et accepté cette maladie que j’abhorrais, j’ai recommencé à vivre.

Quand j’ai compris la différence, et accepté cette maladie que j’abhorrais, j’ai recommencé à vivre.

J’ai aussi bénéficié d’une psychothérapie tout en continuant à me présenter au groupe de soutien. Peu à peu, j’ai gagné de la confiance. J’ai dû arrêter de travailler quelques mois, et au retour, j’étais plus forte. Vraiment.

Aujourd’hui, j’ai hâte à une activité au lieu de la redouter et d’inventer un prétexte pour m’y soustraire.

J’ai appris à lâcher prise. Quand l’anxiété se pointe (oui, cela arrive encore), je la laisse venir au lieu de m’évertuer à lutter contre elle. De cette façon, elle ne fait que passer au lieu de s’accrocher à tous les pores de ma peau.

Aujourd’hui, je suis heureuse, la tête remplie de mille projets, prête à essayer de nouvelles activités.

L’avenir ne m’effraie plus, ou si peu. J’essaie de profiter de tous les petits bonheurs quotidiens.

Aujourd’hui, j’en parle à qui veut m’entendre. Je n’ai plus honte. Je ne me sens pas coupable de respecter mes limites quand il le faut.

Aujourd’hui, je lance ce message d’espoir…. pour apporter mon soutien et démontrer que même si l’on se croit seul avec toutes ces « idées-dans-la-tête », nous ne le sommes pas.

Loin de là.

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