Allons-nous, une bonne fois pour toutes, agir sérieusement en matière de santé mentale?
Je salue l’annonce du mois de novembre 2020 du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant afin d’améliorer l’accès aux services en santé mentale.
Nous militons depuis plusieurs années en faveur d’investissement massif en santé mentale. Nous souhaitons un réel engagement du gouvernement dans un plan de financement récurrent.
Il est tout de même décevant qu’une pandémie eut braqué la lumière sur les problèmes de santé mentale de notre société.
Cet enjeu est pourtant connu depuis plusieurs années et trop souvent relégué aux oubliettes dès les campagnes de sensibilisation terminées.
Il est d’une tristesse inouïe, qu’un drame d’une terrible violence eut dévoilé au grand jour les besoins criants des personnes vivant et souffrant de maladies mentales.
Faut-il le rappeler, selon l’Association Canadienne pour la santé mentale :
« En tant que groupe, les personnes qui ont des problèmes de santé mentale ne sont pas plus violentes que les autres groupes de notre société.
La majorité des crimes ne sont pas commis par des personnes souffrant de troubles psychiatriques.
Par ailleurs, de nombreuses études ont prouvé qu’il y a très peu de liens entre la plupart de ces maladies et la violence.
Le vrai problème, c’est que les personnes souffrant d’une maladie mentale sont de deux fois et demie à quatre fois plus susceptibles d’être victimes de violence que les autres groupes de notre société. »
Certes, des crimes sont commis par des personnes atteintes de maladies mentales graves.
Mais, faut-il le rappeler. Des millions de personnes souffrent d’une maladie mentale sur cette planète et la très vaste majorité ne commettront jamais d’actes violents.
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Et maintenant ?
Et si on parlait de santé mentale sans tabous et préjugés afin de permettre aux personnes qui en souffrent d’en parler et d’aller chercher l’aide nécessaire?
Commençons donc par nous occuper des gens les plus vulnérables, souffrant de troubles mentaux, qu’on rejette à la rue sous peine de lits et d’accès aux soins.
Il est primordial également de considérer la santé mentale comme faisant partie intégrante du spectre de la santé globale humaine et non pas comme une unique menace à la sécurité publique
Si nous investissions temps et argent dans un système de pair-aidance? Le support d’une personne ayant vécu la même chose que soi est d’une aide extraordinaire au rétablissement.
Et si on commençait par offrir l’accès aux soins psychosociaux à ceux qui ne peuvent se le permettre.
À accorder le remboursement via notre régime d’assurance-maladie universel?
Si on commençait, à agir sérieusement en matière de santé mentale au lieu de parler dans le vide.
Une bonne fois pour toutes.
Notre santé mentale individuelle et collective en dépens.