Laissez-moi vous raconter l’histoire d’une femme exceptionnelle.
Cette femme n’est pas une chanteuse pop, ni une athlète olympique, ni une actrice de séries télévisées.
Vous ne la verrez pas non plus sur les panneaux publicitaires ou tête d’affiche d’une téléréalité.
Elle n’a jamais fait la une des journaux et ne sera jamais l’invité de Guy A. Lepage à l’émission Tout le monde en parle.
Discrète, elle se fond dans la masse, incognito.
Aux yeux de l’étranger et de l’ignorant, une femme ordinaire comme des millions d’autres.
Mais, à mes yeux, elle est la femme la plus extraordinaire de la terre.
Elle s’est pointée dans ma vie alors que je voulais y mettre fin.
À cette époque de ma vie où la détresse, la grande noirceur, s’était accaparée de mon être tout entier.
« Le jour où j’ai voulu en finir ». Un texte de Martin Binette à lire sur notre blogue
Sans espoir et sourd aux promesses de jours meilleurs.
Le plan était en place. Ne restait qu’à le mettre à exécution.
Et par un concours de circonstances, un heureux hasard : la plus belle des rencontres.
Celle qui sauve une vie.
Pourtant, nos chemins ne devaient pas se croiser ce soir-là.
Chaperons tous les deux d’un rencart d’amis communs.
Résignés, au départ, à passer une soirée somme toute banale et ennuyeuse.
Enivrés, au final, d’avoir vécu ensemble un moment qui fait tout basculer.
Pour ma part, comme un jalon dans mon existence, le moment qui change le cours des jours et qui remet de l’ordre dans une vie sans dessus dessous.
Certains plaisantins diront sans doute qu’être en couple s’est en fait « se mettre la corde au cou ».
Dans mon cas, je plaiderai le contraire.
Cette corde, en cette froide soirée d’hiver, elle l’a doucement retirée et fait disparaître à tout jamais.
Depuis maintenant seize ans qu’elle partage ma vie.
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Témoin de mes nombreuses tempêtes, de mes descentes aux enfers, elle aurait pourtant, j’en suis convaincu, toutes les raisons du monde de quitter le navire.
Vivre les hauts et les bas d’une personne atteinte de maladie mentale est un fardeau lourd à porter.
Partager le quotidien d’une personne qui vit avec la maladie mentale n’est pas de tout repos.
Or, courageuse, elle reste à mon chevet.
Offrant son support et son amour inconditionnel malgré mes tourments quotidiens.
Elle seule en connaît le secret, mais elle possède des facultés que même les plus efficaces et les plus puissants médicaments n’ont pas.
Un regard suffit à calmer mes angoisses.
Un sourire éloigne la mélancolie
Quelques mots suffisent à désamorcer une crise.
Elle serait la première à minimiser son apport, mais sa seule présence dans ma vie m’inspire quotidiennement à me dépasser, à repousser les limites de mes capacités.
Ce texte a également été publié sur le site Huffington Post Québec
Elle est la raison qui me pousse à devenir le meilleur homme, le meilleur père, le meilleur mari qui soit.
Mais surtout elle m’incite à maîtriser mes peurs, mes angoisses et à briser les chaînes de mes épisodes dépressifs.
Sans elle, jamais je ne serais devenu la personne que je suis aujourd’hui.
Sans son support et sa présence dans ma vie, jamais je n’aurais trouvé l’équilibre et la force d’accepter les aléas de ma maladie mentale.
Un joueur de baseball légendaire a déjà dit au tournant de sa vie : « Aujourd’hui, je me considère l’homme le plus chanceux de la terre. »
Aujourd’hui, cet homme, c’est moi.