À la lumière des événements de cette semaine (le décès par suicide de la jeune Amélie Champagne), vous avez été nombreux à m’interpeller.
Plusieurs m’ont rejoint sur les réseaux sociaux pour témoigner de leur colère et me dire que ça n’a pas de bon sens et qu’il faut faire quelque chose.
Nombre d’entre vous m’ont aussi raconté des situations similaires, des tragédies presque identiques.
Certains m’ont demandé mon opinion.
Tout comme vous je suis choqué par cette histoire d’une tristesse inouïe.
Comme Lagacé je pourrais écrire mon indignation face à un système complètement ankylosé.
Comme Arcand je pourrais crier ma colère devant une situation indigne d’une société civile comme la nôtre.
Soyez certain que j’ai aussi envie de crier toute ma colère devant un système de santé complètement brisé et désarticulé qui laisse littéralement tomber ses enfants blessés et malades.
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Mais mes pensées aujourd’hui sont dirigées vers les parents qui vivent la perte de leur enfant.
J’ai peine à imaginer le chagrin et la douleur qui les accablent en ces moments difficiles.
La perte d’un enfant, quelles qu’en soient les circonstances, demeure à mon avis une calamité de la vie. Une brèche dans l’ordre naturel des choses. Le pire cauchemar de tout parent.
J’ai aussi une pensée particulière pour le père d’Amélie.
Moi-même père d’un garçon de 20 ans et d’une fille de 13 ans, j’ai peine à imaginer les perdre dans des circonstances si tragiques.
Je salue aussi son courage d’avoir publiquement parlé ces derniers jours des circonstances entourant le décès de sa fille.
Exercice extrêmement douloureux je n’en doute point.
D’un père à un autre : je l’en remercie.
Grâce à lui, des dialogues sont amorcées aujourd’hui même entre parents et enfants. Grâce à lui des vies seront peut-être sauvés. Mais aussi, grâce à lui, les portes du temple sont enfoncées et les failles du sytème dévoilées au grand jour.
Mince réconfort j’en conviens. Rien ne peux soulager une douleur si vive.
Alors, afin d’appuyer ces parents en deuil, il nous incombe tous collectivement de ne pas oublier Amélie (et tous les autres qui nous ont quitté tragiquement).
Il est aussi de notre responsabilité de demander une imputabilité aux personnes en charge et surtout d’exiger que des actions concrètes soient enfin mises en place afin de s’assurer que des tragédies semblables ne se reproduisent plus.
Soyez assurés que je serai à leur côté dans cette quête de changement.
« Le jour où j’ai voulu en finir » : Un témoignage touchant de Martin Binette
Depuis 8 ans maintenant que j’ai comme mission de faire tomber les préjugés envers les personnes vivants avec une maladie mentale et de changer ce grand écosystème de la santé mentale.
Le départ tragique d’Amélie ne fait que conforter ma résolution à poursuivre cette mission.
Enfin, je souhaite ardemment aux parents d’Amélie de retrouver une paix intérieure et une certaine sérénité malgré la terrible épreuve qui a chaviré leur vie.
Repose en paix Amélie.
Vous vivez de la détresse ? Avant de commettre l’irréparable, parlez à quelqu’un.
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