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Quand le cancer s’invite chez soi

Quand le cancer s'invite
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Ce week-end, le « mot qui commence par un C » s’est invité chez nous.

Je l’appelle ainsi parce que j’ai encore de la difficulté à y croire, à le prononcer.

Mais vendredi dernier, le diagnostic est tombé : cancer du poumon.

J’ai toujours vu mon père comme un super-héros, un roc, invincible.

Un homme fier et droit.

Un homme de peu de mots. Si mal à l’aise de nommer son amour à ses proches que la façon qu’il a trouvé de l’exprimer fut de se faire tatouer le nom de ses enfants et de ses petits-enfants sur son avant-bras.

Je le dit souvent en conférence, mais le plus fort c’est mon père. Celui que je tente d’émuler mais aussi d’impressionner depuis ma tendre enfance.

C’est Guy Lafleur, Gary Carter et René Lévesque enveloppé sous une seule couche charnelle. Mon idole.

Celui qui m’a inculqué la valeur du travail bien fait, le respect d’autrui et la persévérance.

Et le voir si vulnérable, m’a coupé le souffle et scié les jambes.

De le voir les yeux pleins d’eau alors que je l’ai vu rarement pleurer, fut comme un coup de poing en pleine poitrine.

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Du même coup, j’ai vite constaté que j’ai pris sa présence dans ma vie comme acquise.

J’avais toujours l’habitude de lui lâcher un coup de fil une fois par semaine. J’adorais lui faire plaisir et l’inviter voir le Canadien, l’Impact ou aller au resto de temps en temps.

On jasait peu mais au moins nous étions ensemble. Dans une espèce de synergie commune, une connivence silencieuse.

Mais dans les dernières années, les appels se sont fait plus sporadiques. Les invitations plus rares.

Un jour on danse avec insouciance sur un plancher de danse, on cligne des yeux et 25 ans se sont déroulés sous nos yeux et on se retrouve près de la cinquantaine avec deux enfants, une femme, une maison, un chat.

Au fil des années qui passent, la carrière prend aussi une place prépondérante. On devient obnubilé par les exigences de la vie et on oublie vite l’essentiel. Du moins, je plaide coupable.

Prenez soin de vous et de vos proches les amis. Ne les prenez jamais pour acquis.

La carrière, le travail c’est important, c’est gratifiant, mais encore faut-il ne pas perdre de vue l’essentiel.

L’essentiel, c’est ceux qui nous entourent, ceux qu’on aiment, ceux qui nous propulsent vers l’avant.

L’essentiel c’est de profiter de chaque instant, car la vie est « invaincue ».

Ça fait 5 ans que je lui promets un voyage de pêche. C’était l’une de nos activités préférés quand j’étais ti-cul.

Heureusement, le cancer est localisé, non métastasé. Nous ne sommes pas sorti du bois. Il devra subir une opération importante qui, je le souhaite ardemment, le gardera près de nous pour plusieurs années.

Mais je peux vous garantir que si tout se passe bien, vous nous retrouverez sur un lac quelque part au Québec cet été, la ligne à la main.

En silence mais ensemble.

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Le cancer ne prend jamais congé – La Société Canadienne du Cancer

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