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Contre toute attente

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Mon parcours pour devenir un Papa Génial.

Coach de Soccer, aide aux devoirs, constructeur de robots, ingénieur de pistes de course et pâtissier sont juste quelques titres que je possède qui, réunis, me donne le titre de Papa Génial.

MAIS…

Être un Papa Génial ne faisait pas partie de mes plans. Être un papa, point, ne faisait pas partie de mes plans! Ma vie, jusqu’à tout récemment, a été une grande montagne russe avec beaucoup de voyages à travers l’enfer. Un de mes buts en tant que père est de m’assurer qu’Antonio n’a pas à vivre les mêmes difficultés que j’ai rencontrées.  De cette façon, il pourra avoir une meilleure vie que la mienne.

Voici mon histoire.

Imaginez. 1994. Laval. J’ai treize ans. Mes parents se séparent et ma mère nous expatrie en Ontario pour vivre avec mes grands-parents. Tout ça avec environ cinq minutes d’avis. Je n’ai pas eu le temps de dire « au revoir » à mes amis. Je n’ai même pas fait mes propres valises. POOF! Nous étions partis. La vie d’un adolescent est d’ordinaire assez difficile. Maintenant, mon père n’était plus dans les parages et j’étais loin de mon école, mes amis et ma ville.

MODE DE SURVIE: ACTIVÉ

Depuis cette journée fatidique, j’étais « tout seul ». Je ne vais pas entrer dans les détails; tout le monde possède leur histoire familiale. Je me suis révolté. Mises à part les nécessités de base, si je voulais quelque chose, il fallait que j’aille le chercher moi-même. Pour un jeune homme, ne plus avoir son père est une IMMENSE perte. C’est beaucoup pour un jeune ado. Je suis allé de l’avant. Je n’avais pas le choix. À 15 ans, j’ai quitté la maison et je suis allé vivre dans une résidence pour garçons en difficulté.

Pendant que mes amis au secondaire faisaient des activités et allaient à des fêtes, j’étais trop préoccupé à trouver du travail et à payer mon loyer. À m’assurer que j’avais assez d’argent pour manger tout en allant à mes cours et décrocher mon diplôme. Durant ce temps, j’ai réussi à avoir un travail dans un restaurant Subway et, heureusement, mon patron donnait un sous-marin gratuit par quart de travail. J’en ai pris plein avantage. À cette époque, ma « diète » était constitué principalement de chips et de pizzas surgelées.

Je regardais ma situation : mon ventre était « plein », j’avais un toit au-dessus de ma tête (malgré des déménagements au moins deux fois par année) et un matelas sur lequel je dormais (qui était par terre). Alors tout allait bien. Je survivais. Point final. Ce n’était pas la vie idéale mais je devais continuer à aller de l’avant. Je ne me suis pas donné d’autres choix.

À 17 ans, mon père est revenu dans ma vie. Malgré la tentative de « reconnecter » et d’avoir une relation père-fils à nouveau, ce n’était plus pareil. Nous avons essayé de notre mieux mais il n’était plus le même homme que je connaissais quand j’étais plus jeune. À 18 ans, il a perdu la vie. Je venais de perdre mon père pour une deuxième fois. J’étais détruit. J’étais convaincu que Dieu me détestait et qu’il m’utilisait comme un « punching bag ». Je déteste perdre et je refusais de permettre à Dieu de gagner notre combat de boxe. Ce fut difficile mais j’ai continué à aller de l’avant. J’ai continué à survivre. Je ne me suis pas donné d’autres choix.

Être un Papa Génial ne faisait pas partie de mes plans.

Être un papa, point, ne faisait pas partie de mes plans!

L’AUTRE MOT QUI COMMENCE AVEC « S »

Déjà en mode « survie » pendant cinq ans et après avoir perdu mon père pour une deuxième fois, j’ai atteint un nouveau bas dans ma vie. Malgré la décision de me battre contre Dieu et de survivre, ma tête a commencée à me jouer des tours et j’ai tombé au sol. Lourdement. À bien y penser, je peux définitivement dire que je souffrais de dépression. Une dépression majeure. À ce point, l’autre mot qui commence avec un « S » est entré dans ma tête. C’est ça. Le suicide. J’avais pris la décision deux fois et, à chaque fois, je ne pouvais pas compléter le travail. À chaque fois que je voulais le faire, je commençais à penser : « étais-je vraiment en mode survie tout ce temps simplement pour finir mon histoire comme ça? ». J’ai décidé de continuer à me battre. J’ai donné une autre chance à la vie. Malheureusement, prendre la décision de vivre n’enlève pas la douleur. Ni la colère.

Un soir, j’ai visité la boîte de nuit de mon patron (malgré le fait que j’étais sous l’âge minimum pour y entrer). Il y eut une bagarre. Je voulais aider. Je me suis impliqué. Mon patron était impressionné. À partir de cette soirée là, j’étais un agent de sécurité. J’avais trouvé une nouvelle manière de gérer mon stress et ma colère. Me battre. La bagarre. Au cours des quatre années suivantes, en travaillant dans plusieurs boîtes de nuit, je me suis battu plus de milles fois. Je ne suis pas fier de cette statistique mais la vérité est que, sans ces bagarres, je ne serais probablement pas ici aujourd’hui. Durant mes pires moments, j’étais tenté par tout ce qui était négatif. L’alcool, les cigarettes et la drogue. Quand tu travailles dans des boîtes de nuit, TOUT est accessible. Mais, grâce aux bagarres, je n’ai jamais touché à ces choses. La bagarre était thérapeutique. Je n’ai même jamais essayé la cigarette. Me battre était légal. Ça ne me coûtait rien. L’alcool, les drogues et les cigarettes coûtaient de l’argent. L’argent que j’avais de besoin pour mon loyer. Je ne pouvais pas risquer de manquer d’argent pour payer mon loyer. Encore, j’essayais juste de survivre. Je ne voulais pas « survivre » toutes ces années pour que ma vie finisse pour rien. Il faillait que je fasse quelque chose de ma vie.

À 21 ans, je suis revenu à Montréal. De nouveaux hauts et bas ont passés. Je me suis marié après quelques années mais ça n’a pas duré longtemps. Le divorce fut, disons, difficile. L’important est que, ayant survécu pendant tellement d’années et ayant relevé chaque défi, j’étais prêt. Ce n’était pas facile mais maintenant je me battais pour le plus important prix de ma vie : mon fils.

Quand Antonio est venu au monde, j’avait fait la promesse qu’il aurait la chance de profiter de sa vie. Je voulais m’assurer qu’il n’aurait pas juste à « survivre ». Je voulais qu’il profite du meilleur que la vie aurait à lui offrir.

Jamais je n’aurais cru devenir un père. À travers les pires moments de ma vie, lorsque je voulais juste abandonner, où je perdais espoir, j’ai toujours pris la décision de continuer à me battre en espérant que quelque chose de mieux m’arriverait.

Quand je regarde mon fils, je suis heureux de n’avoir jamais abandonné. Je suis content d’avoir continuer à me battre. Ma lutte pour survivre est devenue une quête pour être le meilleur père possible. Ma vie et mon passé m’ont préparé pour être le Père Génial que je suis aujourd’hui. Mon fils va avoir une meilleure vie que la mienne. Je serai toujours là pour lui. Je vais le guider dans toutes les situations de la vie. Je vais lui donner tout l’amour, le support et la discipline qu’il aura besoin. Il veut être un inventeur ET un pâtissier (oui, il veut deux métiers à la fois!). En plus d’être son coach de soccer, je vais l’aider à faire des biscuits, bâtir des robots et beaucoup plus. Je veux qu’il apprenne de mes expériences et qu’il utilise ma sagesse pour s’offrir une meilleure vie.

Tout ce que je veux en retour? Qu’il soit fier de moi. Je pense que je suis sur le bon chemin.

À suivre…

Ce texte a été traduit et adapté de l’anglais par Giovanni Sardo avec la collaboration de Martin Binette. Il a été originalement publié en anglais sur le site Awesome Dad’s Blog.

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