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Quand la tempête fait rage

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Ce matin, dès le réveil, le petit hamster dans ma tête s’est mis à courir dans sa roue de pensées négatives.

J’ai essayé en vain de me rendormir mais impossible de me calmer. 

Je sentais que ma mer intérieure avait des vagues de plus en plus fortes.

J’entendais ma fille qui était déjà levée et je me demandais comment sortir de la chambre et avoir l’air normale devant elle. Elle qui voit tout et qui, dès que j’ai le coin de l’œil humide, me demande si je pleure.   

Une énorme boule dans la gorge, je me lève, j’embrasse ma fille qui prépare déjà son petit-déjeuner seule et l’avise que je file dans la douche. 

Je sens la tempête gronder.

J’entre vite sous l’eau chaude et une pluie de larmes vient inonder mon visage. Je pleure et je me sens en plein milieu d’un océan en furie ce matin.

J’ai pourtant bien dormi.

La séance avec mon psychologue hier a fait ressortir des émotions et je sens que ce matin ma belle rationalité n’est pas en mesure de reprendre le dessus sur cette tempête intérieure. 

 

Je m’accroche. Je sais que cela passera mais sur le moment, j’ai l’impression que c’est la fin du monde, que je suis en pleine guerre intérieure nucléaire.

 

Je reste au moins 15 minutes sous l’eau de la douche puis j’essaie d’apaiser un peu cette peine qui remonte et les nausées qui me prennent au cœur.    

Ma fille aura mangé toute seule et préparé ses choses. Je lui fais un énorme câlin avec mon plus beau sourire lorsqu’elle quitte pour l’école.

Je referme la porte, je cours dans les escaliers puis m’effondre de plus belle, en larmes incompréhensibles.

Je sens des hauts le cœur qui se mettent en branlent. Décidément, la mer (mère) traverse une tempête ce matin.

Je m’accroche. Je sais que cela passera mais sur le moment, j’ai l’impression que c’est la fin du monde, que je suis en pleine guerre intérieure nucléaire.

Je me demande comment je pourrais passer à travers cette journée. Il est 8h06 et j’ai juste hâte de retrouver mon lit douillet pour dormir une nuit calme.

Mon psy qui m’invite à tolérer la souffrance et d’essayer de ne pas fuir la douleur. Facile à dire…

Je m’installe à mon portable avec les yeux humides. On dit souvent que la vie met sur notre route des gens ou des pensées ou des textes.

Celui de Nicole Bordeleau ce matin me saute aux yeux. Elle parle de météo intérieure.

 

« De même qu’un orage peut éclater sur notre région et nous prendre par surprise, sans que nous ayons pu nous y préparer, de même notre esprit est assujetti à des tempêtes intérieures. »

 

Je comprends tout à coup que l’anxiété ce matin a pris le contrôle de ma météo. 

Le soleil est pourtant radieux dehors, je suis aimée, j’ai des gens extraordinaires sur ma route et je suis en santé.

J’ai honte de me sentir si vulnérable. Peur qu’on arrête de m’aimer quand je vis ces tempêtes intérieures qui me font douter de moi.

J’en parle peu. Les gens très près de moi savent ce que je vis, comprennent ou essaie de comprendre ce qui se passe en moi.

Comment expliquer l’anxiété ?

J’aime l’idée de parler de la météo car effectivement on vit intérieurement des tonnes d’émotions dans une journée et soudainement le ciel bleu peut s’assombrir à cause d’une pensée négative, d’une parole qui réveille un mauvais souvenir ou d’un geste anodin qui  rappelle une blessure du passé.  

Je travaille fort pour être dans le moment présent, pour rester ancrée et même si j’ai le pied marin, je réalise que ma mer vit des tempêtes.

Que dans cette situation, je ne peux que mettre ma veste de sauvetage, m’accrocher au fait qu’après la pluie le soleil revient toujours et me dire qu’avec le temps je vais continuer à apprivoiser les orages, qu’ils feront moins de dégâts et que le soleil sera encore plus beau après. 

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