Je suis complètement flabbergasté.
« Flabbergasté » comme dans stupéfait, ébahi, abasourdi, sidéré, sous le choc!
J’ai publié un texte la semaine dernière qui a pris littéralement en feu.
Près de 3600 interactions et plus de 140 000 Vues sur LinkedIn et près de 400 Likes sur Facebook.
Voici le texte de la publication en question ainsi que le lien vers le post
« Désolé Martin, mais je dois annuler notre appel de ce matin. »
J’ai reçu le courriel quelques minutes avant l’heure prévue de notre rencontre.
Mautadine que c’est frustrant ça, non ?
Mais, c’est la suite du message qui m’a sciée les deux jambes.
« Je dois replanifier notre rencontre Martin. Car j’ai des symptômes persistants de dépression depuis quelques jours et je ne serai pas engagé à 100% dans notre échange. Je te reviens bientôt quand je serai dans de meilleures dispositions. Désolé des inconvénients et merci de ta compréhension. »
La frustration initiale que je ressentais envers cette personne s’est vite transformée en déception à mon égard.
J’étais déçu de moi. Car en tant que personne qui prône l’authenticité, l’ouverture et l’empathie envers autrui en matière de santé mentale, ma réaction initiale témoignait d’une attitude totalement contradictoire.
Déçu aussi, parce que j’ai déjà été l’une de ces personnes a annuler des rencontres à la dernière minute parce que je n’allais pas bien.
Jamais par contre, je n’avais eu ce courage de donner les vraies raisons. Toujours cette peur du jugement qui plane quant on parle de maladies mentales.
Alors, je dis un grand merci à cette personne de m’avoir doucement rappelé à l’ordre.
« Practice what you preach », chantait d’ailleurs l’un de mes groupes de métal favori !
Bravo également à cette personne d’avoir eu l’ouverture et l’humilité de témoigner de ses enjeux de santé mentale à mon égard et surtout d’être un exemple d’authenticité.
C’est dans un monde exempt de préjugés où parler de nos enjeux de santé mentale ne seront pas vu comme un signe de faiblesse mais comme une réalité normale que j’aspire à vivre.
« Chacun vit un combat intérieur dont tu ne connais pas la nature, alors soit gentil. Toujours. » – Robin Williams
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Jamais en le publiant je ne m’attendais à une telle réaction.
Si on m’avait annoncé avant de la publier que cette publication allait générer un buzz d’une telle envergure, j’aurais levé les yeux au ciel et dit : « ben voyons donc, tu me niaises! »
Cependant ce n’est pas tant la portée numérique de la publication qui m’impressionne le plus.
Non, ce qui m’impressionne et me surprend à la fois est que cette publication portait sur un sujet sensible et longtemps négligé: la santé mentale.
Après tout nous sommes en juin et la Semaine Nationale de la Santé Mentale et la journée On Cause pour la cause sont déjà derrière nous!
Historiquement, la place réservée à la santé mentale a souvent été négligeable et sporadique dans l’espace publique.
Alors de constater qu’une simple publication qui mettait en scène deux hommes qui discutaient avec authenticité, candeur et humilité de dépression ait pu engagée positivement autant de personnes m’émeut profondément.
Depuis maintenant 7 ans que je me suis exposé ouvertement en parlant de mes tribulations avec la maladie mentale.
7 ans à militer ardemment en faveur d’investissements majeurs en santé mentale et à combattre les préjugés et les tabous autour des maladies mentales.
Des textes et des publications de ce genre, j’en ai publié des centaines depuis 2014 sur divers réseaux sociaux. Mais jamais l’une d’entre elle n’avait reçu un accueil si favorable et positif.
Je constate d’ailleurs depuis quelques temps que les moeurs et le discours changent envers la santé mentale et j’en suis très heureux.
« Le jour où j’ai voulu en finir ». Un témoignage touchant de Martin Binette à lire absolument
D’un sujet trop souvent négligé, la santé mentale est désormais un incontournable.
Les individus ainsi que les organisations ne peuvent plus faire la sourde oreille aux conséquences des maladies mentales.
Nous sommes bien loin de la coupe aux lèvres et il reste encore beaucoup de chemin à faire, mais je constate des progrès en la matière.
Je le répète régulièrement, mais j’aspire à vivre dans un monde où parler de santé mentale sera aussi élémentaire que de jaser des victoires du Canadiens.
Merci à vous tous de m’accompagner dans cette belle aventure.
De me suivre dans cette mission que je me suis lancée, soit celle de changer la donne en matière de santé mentale dans la société tout comme dans les organisations.
Et pour ceux qui ont lu le post. Je vous rassure. J’ai reçu un message de sa part hier et il me disait aller mieux!